L’INCINERATION DES DECHETS
UNE PRATIQUE A EVITER

L’incinération, très répandue en France, présente des inconvénients nombreux et graves :
                            a- Elle contribue au réchauffement climatique.
Pendant l’incinération le carbone des déchets se combine à l’oxygène de l’air pour donner du C02. Brûler des ordures ménagères riches en carbone (matières plastiques, papier et carton, résidus de cuisine, de repas et de jardin) , c’est produire de grandes quantités de C02, principal gaz à effet de serre. Un méfait envers le climat.
                            b- Elle porte gravement atteinte à notre santé .
A partir d’ordures peu ou pas toxiques, l’incinération génère d’innombrables polluants qui contaminent l’air, le sol et les eaux. En effet au cours de la combustion, des molécules se décomposent pour former d’autres molécules, différentes des premières. Les ordures ménagères contiennent des substances de toute sorte et leur recombinaison au hasard dans un incinérateur donne naissance à des composés chimiques très divers. Beaucoup d’entre eux sont très toxiques, comme les organochlorés et, parmi eux, furanes et dioxines. Les dioxines sont de redoutables dérégulateurs hormonaux. Très solubles dans les matières grasses (viande, lait, etc.), chimiquement très stables et nocives même à très faible dose, elles s’accumulent dans la chaîne alimentaire au sommet de laquelle se trouve l’homme.
Sur les milliers de molécules recensées dans les fumées d’incinérateurs, quelques-unes seulement sont soumises à des limitations et à des contrôles réglementaires.
Prétendre que seuls les vieux incinérateurs sont polluants est une contrevérité. Les usines modernes se contentent, pour toute dépollution, de filtrer les poussières et les dioxines, de désacidifier les fumées, de désodoriser les rejets gazeux et de traiter les oxydes d’azote. Cela n’empêche pas l’émission de nombreuses molécules toxiques dans l’environnement . Certes à la température de 850 degrés pendant 2 secondes exigée par la réglementation la plupart des gaz toxiques sont décomposés en gaz inoffensifs mais comment empêcher que se reforment des molécules nocives très variées pendant la phase de refroidissement et de condensation des gaz APRES le traitement et HORS de l’usine?
De plus l’incinération fabrique des poussières. Les plus fines (dimension inférieure à 2,5 microns) sont particulièrement dangereuses : elles passent à travers les filtres de l’usine d’incinération puis franchissent la barrière pulmonaire. Elles sont à l’origine de maladies respiratoires et s’introduisent dans le sang générant à terme diverses maladies et des cancers. Ces particules ultrafines ne sont pas contrôlées aujourd’hui.
Parce que les déchets ménagers contiennent tout et n’importe quoi, leur combustion équivaut à brûler une matière inconnue. On déclenche ainsi des réactions chimiques inattendues et incontrôlables. Par effet cocktail les pires polluants peuvent se former et s’échapper de l’usine.
Le professeur Charles Sultan, spécialiste d’endocrinologie au CHU de Montpellier, estime qu’il est suicidaire de vivre à proximité d’un incinérateur. Pas moins.
Voici comment s’exprime le professeur Dominique Belpomme, cancérologue mondialement connu : Autour des incinérateurs « une surveillance épidémiologique montre chez les habitants des pathologies cardiovasculaires accrues liées aux particules fines, aux vapeurs de soufre et d’azote. Le taux de cancers augmente largement. Il y a des malformations cardiaques chez les enfants. On note aussi une chute de la fertilité des couples dans les vingt kilomètres avec une baisse de la natalité » (Midi libre du 18 juin 2015, édition de Lunel).
L’association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse écrit que l’incinération « est une méthode de traitement des déchets unanimement condamnée par les autorités scientifiques internationales… Il faut se représenter tout incinérateur comme un brûlot géant émettant de très nombreuses poussières, en particulier des particules fines extrêmement toxiques et de plus, véhiculant des milliers de substances chimiques…L’utilisation de filtres ne constitue aucune protection efficace contre les milliers de substances CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) qu’émettent les incinérateurs ».
                           c- Elle contribue à l’épuisement des ressources naturelles
Les concepts de développement durable et d’économie circulaire exigent tous deux le recyclage intégral de tous nos déchets et excluent l’incinération qui transforme des matières premières souvent précieuses en cendre et en fumées définitivement inutilisables.
                           d- Elle multiplie la quantité des déchets.
Sans oxygène on ne peut rien brûler . En effet toute combustion est une réaction chimique au cours de laquelle les combustibles se combinent avec de l’oxygène pour former des oxydes. Dans un four d’incinérateur le carbone devient oxyde de carbone (C02) le soufre devient oxyde de soufre (SO2) l’azote devient oxyde d’azote (NOx) etc. Certaines matières, rebelles à l’oxydation par le feu (ferraille, cailloux, verre) sortent de l’incinérateur sans avoir été altérées.
Pour trouver l’oxygène dont il a besoin l’incinérateur est contraint de consommer une grande quantité d’air. L’atmosphère en effet ne contient que 21 % d’oxygène. Le reste est presque uniquement de l’azote. Pour incinérer c-à-d pour oxyder entièrement une tonne de déchets il faut donc utiliser environ 5 tonnes d’air. En réalité on en consomme davantage car l’azote atmosphérique, au lieu de se tenir en dehors de la combustion, s’oxyde plus ou moins lui aussi, diminuant de ce fait l’oxygène disponible pour les déchets qu’on veut incinérer. Cette oxydation de l’azote atmosphérique s’observe facilement. Ainsi l’essence des moteurs d’autos et de camions est un hydrocarbure qui ne contient pas d’azote. Pourtant les gaz d’échappement de ces véhicules contiennent du dioxyde d’azote (NO2). C’est pourquoi les incinérateurs d’ordures ménagères pour brûler une tonne d’ordures consomment environ 6 tonnes d’air Cet air se pollue au cours de la combustion et devient fumée toxique. Puisqu’une tonne de déchets devient 6 tonnes de fumée, on conclura que l’incinération, loin de réduire la quantité des déchets, la multiplie par 6. Mais ce n’est pas tout.
La réglementation exige que la fumée, en raison de sa toxicité, soit traitée avant évacuation par une cheminée. Pour ce traitement on utilise divers réactifs. L’incinérateur de Béziers utilise bicarbonate, charbon actif et ammoniac. Tous ces réactifs incorporent les polluants qu’ils retirent des fumées et deviennent ainsi eux aussi déchets toxiques. Au total pour brûler une tonne de déchets un incinérateur produit environ 7 tonnes de déchets (cendres, fumée et réactifs). Or le premier objectif de toutes les lois relatives aux déchets est de réduire la production de déchets. Puisque l’incinération accroît la quantité et la toxicité des déchets elle devrait être interdite. Elle le sera un jour mais le lobby industriel a jusqu’ici réussi à empêcher cette interdiction.
                                         e- Elle viole la directive-cadre européenne N° 2008/98/C.E.
Rappelons que cette directive classe les divers traitements de déchets par ordre de préférence. Elle préconise la prévention, le réemploi et le recyclage. Elle déconseille incinération et mise en décharge. Une T.G.A.P. (taxe générale sur les activités polluantes) est prélevée par l’Etat sur incinérateurs et décharges. L’Etat reconnaît ainsi officiellement que ces 2 pratiques sont polluantes. La fonction de la T.G.A.P. est de s’alourdir au fil des ans jusqu’à devenir financièrement insupportable afin d’abolir progressivement ces 2 mauvaises pratiques.

                                        Pour le comité biterrois du MNLE Robert CLAVIJO

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