APPEL DU MNLE RESEAU HOMME ET NATURE
CLIMAT : PASSER AUX ACTES, SORTIR DE L’INCANTATION

Alors que :

  • les dérèglements et les catastrophes climatiques font de plus en plus de ravages,
  • la biodiversité régresse fortement,
  • les ressources naturelles sont surexploitées,

les pratiques et modes de production et de consommation n’évoluent pas.

Les COP se succèdent sans apporter de résultats concrets, ni du point de vue des engagements financiers des Etats, ni sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui continuent de progresser dangereusement. A tel point que la branche Environnement de l’ONU nous alerte, le 31 octobre dernier, sur « l’écart catastrophique » entre les engagements pris et les efforts faits pour atteindre l’objectif (augmentation de température inférieure à 2 ° C à la fin du siècle).

Il semble que, pour nos gouvernements et les multinationales, ni les profits ni le pouvoir bancaire et industriel ne doivent être mis en cause. Peu importent à leurs yeux les conditions de vie de milliards de personnes.

Le 13 novembre dernier, quinze-mille scientifiques de toutes disciplines publient une alerte (1) : « il sera bientôt trop tard pour dévier notre trajectoire, vouée à l’échec, et le temps presse… ». Ils mettent l’accent en particulier sur : I) la détérioration de la zone d’ozone stratosphérique, II) les ressources en eau douce, III) la pêche.

Ils font une série de suggestions, parmi lesquelles la réduction des inégalités de richesse, avérée comme indispensables à un monde en paix, condition nécessaire à la sauvegarde de la planète.

Le retrait des accords sur le climat du premier pollueur par habitant sur la planète, les Etats Unis d’Amérique, est condamnable, rendant plus difficile l’atteinte de l’objectif. Mais les pratiques des autres états, en particulier européens, dont la France, en décalage avec les discours, contribuent aussi à l’aggravation de la situation.

Pour preuves :

  • la transition énergétique, remise au bon vouloir des investisseurs privés, qui ne s’y engagent
    qu’avec l’assurance d’excellents profits, sur le dos des consommateurs, y compris des plus
    modestes,
  • le développement des transports routiers de personnes et de marchandises ne va pas non plus dans le bon sens.
  • Le Président de la République invite dans son « One Planet Summit » du 12 décembre 2017, les responsables d’entreprises parmi les plus prédatrices de la planète et de ses populations, laissant de côté le « pilier » social, pourtant reconnu comme essentiel au développement durable.

Au lieu de budgets publics d’austérité, il conviendrait que la puissance publique investisse dans la recherche et dans la production d’énergies décarbonées. La sortie du pétrole nécessitera d’augmenter considérablement la production d’électricité, difficilement compatible avec l’arrêt de 17 réacteurs nucléaires envisagés dans les années à venir par notre gouvernement, en particulier son Ministre de l’Environnement. Rappelons que seuls les services publics mettent tous les citoyens à égalité, que ce soit en matière d’énergie, de santé, de transports….

Face à cette situation, le MNLE réseau Homme&Nature est convaincu que sans engagements citoyens sur ces sujets, laissant libre court au verdissement de façade de notre économie de marché, sous les aspects de changement et les mots d’ordre d’innovation, tout continuera comme avant en aggravant la dégradation environnementale.

Il s’engage dans cette bataille sur quatre axes principaux :

  1. pour un développement durable rompant avec la culture de la croissance infinie, mais plaçant la satisfaction des besoins humains au centre des préoccupations, que ce soit dans les procès industriels, ou la révolution numérique ;
  2. le développement des circuits courts, de l’agriculture urbaine et périurbaine, du commerce
    équitable, en sortant d’un productivisme nocif pour la Terre, pour ceux qui la travaillent, et pour les consommateurs ;
  3. l’eau doit être considérée comme bien commun car l’eau est la source de toute la vie sur la terre (ce sera le thème principal de notre prochaine Université d’Eté, en septembre prochain) ;
  4. une politique des transports des personnes et des marchandises soutenable, incluant une plus grande part modale au rail, sous maîtrise publique, car les transports sont au centre du développement de nos sociétés et de leur expansion.

 

Montreuil le 8 décembre 2017

(1) Pour lire l’appel des scientifiques, suivre ce lien :
http://scientistswarning.forestry.oregonstate.edu/

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