Sans rentrer dans les détails du projet, plusieurs choses nous interpellent: La multiplication sans précédent de projets de méthaniseurs, de projets d’éoliennes dans nos prairies. Le monde paysan ne se transforme-t-il pas au nom de l’« écologie » en véritable champ industriel abandonnant son objectif premier d’être la terre vivrière de nos villes et de nos campagnes.

Plutôt que d’une Politique Agricole Commune plus respectueuse des agriculteurs et de l’environnement, le gouvernement s’attaque au marché carbone et ses compensations. Il s’agit d’un faux semblant qui dit compenser ne dit pas diminuer l’empreinte carbone. La confédération paysanne a fait une déclaration ce lundi sur ce marché laissé au privé. En réalité, il est une fois de plus demander aux paysans de compenser leur baisse de revenus par de nouvelles sources de revenus et une nouvelle soumission au marché.

La méthanisation n’a rien de choquant en soi si il s’agit de récupérer les déchets végétaux ou alimentaires et les effluents d’élevages, mais ce qui est grave c’est la part des cultures dites intermédiaires qui pourraient y prendre une place prépondérante.

Les paysans se transformant en sous traitant, fabricant de gaz au profit de groupe pétrolier et gazier qui vont laisser le marché faire son œuvre. Nous le disons les paysans doivent rester sur leurs métiers et en vivre dignement. La multiplication de lieux de méthanisation est organisé par les multinationales leur permettant ainsi d’imposer leur prix, certains paysans seront vite confrontés à la désillusion, et poussés à augmenter leurs cultures intermédiaires, etc.

D’ailleurs dans les projets qu’ils soient éoliens ou méthaniseurs personne ne parle du démantèlement en cas de faillite. Qui va s’occuper de ces friches industrielles ? Vu la multiplication des sociétés, il apparaît qu’elles n’auront pas la taille nécessaire à leur propre démantèlement. Edf a prévu dans ces coûts le démantèlement des centrales nucléaires.

Nous n’avons vu dans ces projets aucun élément probant sur ce sujet.

Un autre sujet est inquiétant : ce projet prévoit d’utiliser les eaux pluviales pour son fonctionnement de n’utiliser exceptionnellement l’eau du réseau en cas de sécheresse.

S’il y a sécheresse, il est plus important de garder l’eau pour le monde des vivants plutôt que pour fabriquer du gaz…

Une question est effleurée partout avec une réponse normée : la question de la sécurité incendie, pollution de l’eau, de la nappe phréatique, pollution de l’air. Ces méthaniseurs malgré les efforts de sécurité restent dangereux et une information réelle des populations devraient être faite et des plans type SEVESO devraient être déployés. Tant que ce n’est pas arrivé tout va bien. Après…

Sur le fond ces méthaniseurs devraient être du domaine public pour garantir une continuité du service, de la sécurité et du démantèlement. Un dossier plus complet sera élaboré par notre association dans l’enquête publique.

Nous réclamons que ces enquêtes soient réellement rendues publiques, que les habitants soient consultés.

Le jeudi 10 Février 2022

voir un article paru dans ouest France https://www.ouest-france.fr/normandie/mortagne-au-perche-61400/orne-dans-le-perche-le-raccordement-des-methaniseurs-au-reseau-de-gaz-inquiete-les-riverains-

1 COMMENTAIRE

  1. Je partage les arguments de cette déclaration. J’ai trouvé ces valeurs : en Allemagne une culture de maïs sur 10 000 km2 conduit à une production d’énergie de 30 TWh/an. En France de 2 TWh/an en 2019, avec 635 méthaniseurs, la PPE envisage 25 TWh/an en 2030 . Il en faudrait donc environ 10 000 pour atteindre le scenario de la PPE, soit un méthaniseur tous les 5-6 km de la SAU (Surface Agricole Utile) ou un tous les 7-8 de la France métropolitaine (Le Collectif Scientifique National Méthanisation raisonnée (CSNM)). ….

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