Stoppons le « Cluster des médias » ! Exigeons le maintien de l’Aire des vents
Communiqué du MNLE National réseau « Homme et Nature »
L’Aire des vents est un lieu d’activités culturelles, festives, sportives et événementielles, desservi par les transports collectifs, unique en Seine-Saint-Denis. Cet espace naturel sensible classé « Natura 2000 » est partie intégrante du parc Georges VALBON. Du fait de la crise climatique et d’une dernière décennie plus chaude que la précédente, cet ilot de pleine terre et de vie sociale doit être maintenu. Cet équipement unique et utile au regard de sa fréquentation a demandé beaucoup d’engagements d’avant-garde respectueux des besoins humains pour sa réalisation. Il doit être sanctuarisé sur la totalité de son périmètre.
En 2015, le projet de 24 000 logements sur « les franges » du Parc Georges VALBON a été mis en échec. Avec le projet de « Cluster des médias » et ses 4000 lits d’hébergements, envisagés à l’occasion des Jeux Olympiques de PARIS, ce sont à nouveau 10 hectares d’espaces verts réservés au grand public, aux sols perméables, qui sont menacés.
Que devient alors l’intérêt général ? Ne devrait-il pas être supérieur à l’impératif de la loi olympique ? Le coût de ce projet serait de 1,5 milliard pour l’Etat et les collectivités. Combien de frustrations vont provoquer ces investissements colossaux pour un évènement dont une part trop restreinte de la population pourra bénéficier ! De plus, l’utilisation du terrain des Essences pour accueillir les stands de tir durant deux mois aura de lourdes conséquences sur la biodiversité et la reproduction de la faune dans cette zone « Natura 2000 ». Chacun sait qu’il faudra des années pour que ce terrain pollué puisse réellement être réintégré au parc.
Les Jeux Olympiques de PARIS de 2024 sont saisis comme accélérateur de la densification urbaine tant convoitée par la Métropole au mépris du cadre de vie des habitants et de la biodiversité. Le « Cluster des Médias » est ainsi devenu une Opération d’Intérêt National du Grand Paris. L’objectif de transformer à terme les chambres en 1300 logements n’est qu’un prétexte pour céder du foncier public aux spéculateurs immobiliers et du BTP. Cette marche forcée vers la gentrification et l’éloignement vers la grande banlieue des populations les plus modestes ne va pas dans le sens d’un urbanisme respectueux de l’environnement.
Depuis l’an 2000, trop d’infrastructures, annexes aux Jeux Olympiques et construites à grand frais de fonds publics (argent des contribuables) ont été abandonnées dans le monde (Athènes, Pékin, Rio). Cela ne peut qu’engendrer méfiance et vigilance.
Or, pour cet équipement, il était question pour le CIO, d’aménagement provisoire, donc pas de construction en dur. Il apparaît d’ailleurs que la capacité hôtelière du secteur est largement suffisante. Ainsi, l’Autorité Environnementale note à propos de l’Aire des Vents, que « peu de journalistes souhaiteront y être hébergés ». En effet les moyens de communications ont évolué.
Cette construction n’est donc pas indispensable, le patrimoine commun peut être maintenu.
Reconnaitre que le changement climatique fait consensus ne suffit pas. Il faut des actes concrets. Face au dérèglement climatique et ses catastrophes, il est urgent de rompre avec les choix libéraux actuels de subordination à l’économie de marché et aux excès d’une mondialisation effrénée. Ces choix tournent le dos aux trajectoires dessinées par l’accord de Paris conclu au Bourget lors de la COP 21. Du fait de la pandémie les JO de Tokyo sont reportés à 2021, des personnalités sportives évoquent la nécessité d’une autre conception des JO, dès 2024.
Les retards pris dans les travaux et leur surcoût, les aides exceptionnelles débloquées par l’état du fait de la pandémie, donnent la possibilité au gouvernement Macron /Philippe de prendre une décision d’intérêt général en stoppant la bétonisation et en préservant les 10 hectares de l’Aire des Vents.
Fait à PARIS le 28 mai 2020
Pour le MNLE, son Président
Christian PELLICANI
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