Contribution du MNLE PACA à l’enquête publique concernant la LNPCA                (Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur)

Nous le répétons au fil des débats publics, des concertations et des communiqués, depuis plus de 20 ans : la Région PACA subit une thrombose routière qui dégrade les conditions de vie, fait perdre du temps dans les embouteillages, pollue l’atmosphère avec les émissions de gaz à effet de serre dues à la route. Il est impératif de renforcer les transports collectifs, et parmi ceux-ci le train.

Le ferroviaire a trois atouts environnementaux déterminants : il économise le CO2, il économise l’énergie et il économise l’emprise au sol. Le ferroviaire est indispensable pour décarboner, pour désaturer les villes et les autoroutes et pour consommer moins d’une énergie électrique verte devenue plus chère. Ces enjeux environnementaux sont désormais compris par les Français qui sont convaincus que l’on doit vraiment s’attaquer au défi climatique (extrait du livret « le fer contre le carbone » de Jean Pierre FARANDOU)

Effectivement il faut permettre à davantage d’usagers de laisser leur voiture au garage, et cela implique davantage de trains en particulier sur le littoral de Marseille à Nice. Les infrastructures ferroviaires existantes sont à bout de souffle et déjà saturées. Le service n’est pas à la hauteur des métropoles comme Marseille, Toulon ou Nice, avec rarement plus d’un TER par heure pour les services omnibus. Il n’est pas à la hauteur de ce qui se pratique dans les Régions voisines, ou dans des Régions d’autres pays européens comparables. Cela n’est ni attractif pour le report modal, ni ne permettrait d’absorber l’augmentation du trafic ferroviaire si celui-ci venait à être imposé par de très fortes contraintes sur l’usage de la voiture. L’unique ligne ferroviaire de Marseille à Nice est saturée car elle supporte tous les types de trafic, entre les trains locaux qui s’arrêtent dans toutes les gares, les trains traversant toute la Région, les trains nationaux, et les trains de fret. De plus ces trains n’ont pas la possibilité de se dépasser, c’est la raison pour laquelle une nouvelle ligne de chemin de fer est inéluctablement nécessaire afin de désenclaver l’Est de la Région par le train : il faut 2h40 pour relier Nice à Marseille qui ne sont distantes que de 158 kms.

Dans les années 1970, la SNCF avait fait le choix heureux de construire de nouvelles lignes à grande vitesse, ce qui a permis de faire circuler beaucoup plus de trains et donc permettre à beaucoup plus de gens de se déplacer en laissant leur voiture au garage. Mais compte tenu des coûts et surtout d’une volonté politique affichée que cette croissance des transports ne se fasse que par la route, la modernisation des lignes existantes n’a pas été suffisamment réalisée. Ce qui rend difficile la cohabitation entre les trains TER, TET, TGV et Fret sur les lignes anciennes et particulièrement entre Marseille et Nice où n’existent pas de lignes nouvelles.

Dès 1998, de nombreux habitants et des Elus ont demandé au ministre des Transports de l’époque, par l’intermédiaire du Vice-Président chargé des transports au Conseil Régional de PACA qu’il soit possible de desservir la Région PACA au-delà de Marseille avec une ligne nouvelle à grande vitesse dans la continuité de la ligne TGV Paris-Marseille qui allait s’achever en 2001.

Monsieur le ministre donna rapidement son accord pour ce projet de ligne à grande vitesse.

Les objectifs du projet de Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur étaient :

1 – D’ouvrir la région Provence-Alpes-Côte d’Azur aux autres régions françaises et désenclaver l’est de la région en le reliant au réseau ferré français à grande vitesse.

2 – De faciliter les déplacements à l’intérieur de la région et particulièrement entre les métropoles Marseille, Toulon et Nice en offrant une alternative à la route tout en modernisant la seule ligne ferroviaire existante du littoral.

3 – De constituer un système ferroviaire intégré et le chaînon manquant de l’arc méditerranéen Barcelone – Marseille – Gênes.

Depuis bientôt 20 ans, de concertations en tergiversations, le projet avance lentement, trop lentement. 2005- 2009- 2012 ont été des dates qui auront marqué le projet mais sans le faire avancer. En 2018 le Conseil d’Orientation des Infrastructures propose de réorganiser le projet devenu LNPCA en 4 phases avec une réalisation entre 2023 et 2035 pour les phases 1 et 2 et jusqu’à 2050 pour les phases 3 et 4.

Soit plus de 50 ans pour réaliser éventuellement ce projet.

Les travaux de la phase 1 correspondent :

  • A l’adaptation des plans de voies de Marseille Saint Charles.
  • A la création d’une Halte Saint André avec suppression de plusieurs PN.
  • A la création d’ateliers de maintenance à Arenc et à Blancarde.
  • A la mise en place du RER Toulonnais entre Saint Cyr et Carnoules.
  • Au déplacement de la Gare TER à Nice Saint Augustin sur le même emplacement que la Gare TGV en face l’aéroport.
  • A la réalisation des travaux de modernisation de l’ensemble de la ligne entre Marseille et Nice avec la mise en place du nouveau système d’espacement des trains. (ERTMS)

Les travaux de la phase 2 correspondent :

  • Au doublement du tunnel de Saint Louis.
  • A la réalisation du tunnel de la Delorme à la Parette avec construction de la gare souterraine de Marseille Saint Charles avec 4 voies à quai de 400 m et au déplacement de certains immeubles de la Cité Bassens.
  • Au passage en terrier de la voie Marseille-Nice sous l’embranchement de Cannes Grasse.
  • A la construction d’une gare 4 voies TGV-TER à Cannes Marchandises.
  • – A la réalisation d’un plateau 4 voies à Cannes et Antibes.
  • A l’adaptation des voies à Nice Ville et construction d’un atelier de maintenance à Nice Saint Rock.

Les travaux des phases 3 et 4 correspondent à :

  • La réalisation de portions de lignes rapides nouvelles entre Aubagne et Toulon et entre Le Muy et Nice. Des études pour déterminer les passages devront être réalisées au cours des phases 1 et 2. Pour l’instant rien n’est prévu entre Toulon et le Muy.

L’enjeu des phases 1 et 2 du projet LNPCA est de fiabiliser l’exploitation des différents services sur la ligne actuelle mais il n’est pas concevable d’en rester aux phases 1 et 2 de la LNPCA compte tenu de l’enclavement ferroviaire de la Côte d’Azur et de la densité des circulations TER attendue.

Si nous saluons néanmoins les propositions faites dans cette enquête publique pour les phases 1 et 2, nous souhaitons que les études prévues à la Décision ministérielle récente puissent être effectuées dès 2022 afin que les travaux des phases 3 et 4 puissent commencer très rapidement. Cela est souhaitable, voire souhaité si l’on en croit les déclarations récentes du Président de la République, du 1er Ministre et du Président de la SNCF. Nous sommes cependant inquiets des risques de perturbation du projet que devrait entrainer la mise en concurrence des trains sur la Région PACA.

Gérard PIEL Président du MNLE PACA

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